Déjà 5 ans passés sans piano à la maison, revendu à Montréal avant de déménager. Le Yamaha NU1 était un excellent piano hybride (moteur de son numérique, mécanique du clavier empruntée au piano droit), qui permettait d’enregistrer sans se soucier de prise de son, tout en offrant un toucher et un retour tactile cohérent avec les instruments que j’ai toujours joué (Pleyel droit, quart-de-queue Yamaha et demi-queues Steinway du conservatoire). Le son était peut-être un peu trop brillant à mon goût, et les possibilités de personnalisation assez limitées. L’échantillonnage était parfois un peu étrange, avec un son similiaire entre deux attaques quand j’aurais juré avoir attaqué la note un peu plus ou un peu moins fort que la précédente. Bref, un piano de 2014.
Échaudé par l’expérience de devoir revendre mon bébé 5 ans après à 17 % de sa valeur neuve à des gens qui pleurnicheraient encore sur les frais de déménagement1, je voulais que le prochain piano soit un clavier de scène, portable. J’avais essayé le Yamaha P515 en 2019, et l’échantillonnage de Bösendorfer était intéressant mais quelque chose raccrochait.
Séduit par l’approche Roland, entièrement synthétique via un modèle numérique de piano à queue, j’ai acheté le FP90X un peu à l’aveugle – assorti d’une période d’essai de 30 jours. Outre que le modèle numérique est entièrement paramétrique (ouverture du couvercle, timbre de base de l’instrument, résonnance par sympathie, bruits parasites des marteaux et des pédales, mais également ajustement individuel du timbre, de la hauteur et du volume de chaque note), l’instrument possède 3 faders en façade qui permettent d’égaliser les basses, médiums et aigus. Comme d’habitude, le son par défaut est typé américain (trop brillant), et j’ai passé les deux premiers jours à l’ajuster à mon goût.
Voici donc mon premier enregistrement sur cet instrument ajusté, une réharmonisation du riff introductif d’AC/DC dans Thunderstruck, dans la nuit qui a suivi la réception de l’instrument, avec un son plus typé européen. Ne me demandez pas pourquoi ce motif m’obsède, je le joue souvent au nickelharpa, mais bref… ici on est plus dans Satie que dans le rock.
Non mais sans blague, un instrument mécanique qui pèse 80 kg, je ne sais pas à quoi ils s’attendent… D’autant qu’en terme de piano droit, 80 kg c’est très peu. ↩︎